Violette de Rouen

Viola hispida Lam. (V.rothomagensis) – PENSEE DE ROUEN.

Petite plante vivace, entièrement couverte de poils étalés.
Feuilles ovales avec une base plutôt en cœur, aux dents émoussées, les feuilles supérieures plus étroites, les stipules palmatilobées avec de minces segments.
Fleurs, 18 – 20 mm, violettes ou jaunâtres, avec un éperon, 4mm. Très apparentée à V. lutea, mais beaucoup plus poilue avec des fleurs un peu petites. Falaises calcaires, juin-juillet. N.-O. France, près de Rouen. Inconnue ailleurs. Espèce protégée.
La Flore de la France et de L'Europe occidentale. Ed Eclectis.
 
La célébrité de la Pensée de Rouen tient à sa rareté : on ne la trouve que sur les coteaux calcaires de Saint-Adrien, de Romilly sur Andelle et peut-être, selon certains, d'Orival. Unique au monde, elle a eu la chance d'avoir été dentifiée et nommée par le Chevalier de Lamarck (1744 – 1829), naturaliste célèbre, apôtre du transformisme, auteur au début de sa carrière  d'une « Flore française » publiée en collaboration avec Candolle. Elle devait occuper dans l'herbier de Lamarck
une place de choix lorsque le Chevalier, ruiné, dut s'en séparer à la fin de sa vie.
 
Nombreuses sont les variétés que compte l'espèce Viola, vivaces ou annuelles, rares ou connues, odorantes ou non et de couleurs variées allant du blanc au violet.

Certaines sont protégées, d'autres pas. Bien que traditionnellement modestes, on ne peut s'empêcher de citer quelques-unes de leurs appellations pittoresques : des champs, lactées, des étangs, à deux fleurs, canines, à feuilles en cornet, à neuf graines, clandestines, étonnantes, hérissées, des marais. Une mention spéciale doit être réservée à la Viola tricolore qui figure sur la jaquette de l'ouvrage publié en 1962 par l'ethnologue Claude Lévi-Strauss sous le titre évocateur de « La Pensée Sauvage ».
 
Unique et rare objet de ces quelques lignes, la Violette de Rouen, citée dans le grand dictionnaire encyclopédique du 19éme siècle de Paul Larousse, herborisée par les élèves des écoles au début du siècle, confirmée dans son territoire limité et dans le cercle des botanistes revient périodiquement à la surface. Les moutons chargés de débroussailler les coteaux  de Saint-Adrien participent à sa renaissance médiatique, eux qui assurent la succession des troupeaux  qui occupaient autrefois la vallée du Becquet, espérons toutefois qu'emportés par leur ardeur ils ne paîtront pas trop la fragile  violette qui ne pousse d'ailleurs que sur les éboulis calcaires instables.
 
Mais comment la reconnaître, la fabuleuse violette ? Il faut avoir une bonne vue et être botaniste. Elle est velue mes ses poils ne sautent pas aux yeux, son éperon n'est pas facile à mesurer, sa couleur est violette mais avec du jaune et du blanc, et surtout une tache orangée à la naissance du pétale inférieur.

Sa ressemblance avec la Pensée sauvage, très commune, complique encore une identification réservée aux spécialistes.
 

Telle est brièvement présentée l'histoire naturelle de la Violette de Rouen qu'il ne faut surtout  pas cueillir avec la Fraise des bois, car elle est protégée.

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